Le Roman d’un monde, 30 ans d’acquisitions et de donations

Exposition au Compa à Chartres du 13 septembre 2013 au 29 juin 2014.

La scénographie de l’exposition est construite autour d’une accumulation de caisses en bois. Petites ou gigantesques (capables d’accueillir des tracteurs de plus de 4m de haut sur 5m de long), posées, superposées ou suspendues, elles semblent tout juste sorties des réserves du Compa ou sur le point d’y retourner. Il s’agit d’un clin d’oeil au projet de renouvellement complet de l’exposition permanente du musée, prévu pour 2014 (Le Compa 2), qui nécessitera la mise en caisses de certains objets pour en dévoiler d’autres et autrement.
Dans l’exposition, la caisse est donc convoquée comme vecteur : vecteur d’un déplacement mais aussi d’un rangement, d’un propos…
Depuis l’extérieur du musée, comme présentée en vitrine, le visiteur découvre d’abord la collection emblématique du Compa, les tracteurs. Ce sont également ces machines et outils agricoles qui accueillent le visiteur au début de l’exposition, lui masquant la suite et lui renvoyant l’image originel du musée depuis 1990.
Or les collections du Compa se sont développées et diversifiées en 30 ans d’acquisitions et de donations.
Pour découvrir le reste des collections, plus rarement présentées, les visiteurs doivent dépasser, au sens propre comme au sens figuré, ces collections techniques. Se dévoilent alors les objets du quotidien, les affiches, les photographies, les sculptures…
La trame orthogonale de l’agencement des caisses rompt avec l’architecture en demi cercle du bâtiment. Elle forme un parcours labyrinthique dans un espace qui, depuis l’ouverture du musée, était un grand espace ouvert présentant les machines.
Différents niveaux d’informations accompagnent ces objets. D’abord les étiquettes accrochées aux objets eux-mêmes, sorte de carte d’identité de l’objet avec son numéro d’inventaire. Mais là encore la caisse est vecteur de contenu puisqu’elle porte également des textes plus généralistes à l’intérieur ou encore des témoignages glissés dans des liasses collées sur les caisses. Pour chaque séquence de l’exposition, un texte introductif coloré est collé sur une caisse vide. Déclinée à l’intérieur de chaque caisse, les couleurs permettent aux visiteurs de se repérer dans l’exposition.
Les objets, se retrouvant tous à l’abri de leur conditionnement, sont mis en valeur par l’ajout d’un dispositif d’éclairage par caisse. Pour les tracteurs et autres machines agricoles (peu fragile), l’éclairage est assuré par des tubes fluorescents. Pour les caisses de plus petites tailles, contenant souvent des expôts beaucoup plus sensibles à la lumière, j’ai favorisé les rubans à led qui ne dégage aucun rayonnement UV.
Ce contraste lumineux entre l’intérieur et l’extérieur des caisses a pour effet de mettre en valeur les objets tout en donnant l’impression d’être les dédales d’une réserve assez sombre.

Spécificités :
Exposition d’objets et d’œuvres des collections du Compa, Conservatoire de l’agriculture.
Espace de 1200m2.
Scénographie, fabrication, montage, accrochage et éclairage internalisés.
Présentation de plus de 400 objets des collections du Compa.

Contraintes :
Valoriser et présenter des expôts de taille, de poids et de matériaux très différents (ex. tracteur / fer à cheval / gravure).
Modifier la perception de l’espace du musée que peuvent avoir les visiteurs assidus du Compa.

Rôles dans le projet :
Scénographie de l’exposition.
Design du mobilier.
Fabrication, montage et éclairage.
Suivi de production de l’exposition.
Photographies pour les supports de communication.
Graphisme de Stéphane Rébillon.