Méthodologie

Depuis maintenant une dizaine d’années, j’ai la chance de travailler principalement en binôme avec Stéphane Rébillon (graphiste) avec qui nous partageons de nombreuses valeurs et surtout un réel plaisir à créer et à raconter des histoires pour différents musées.
D’autres collaborateurs récurrents partagent notre passion et nous accompagnent régulièrement dans nos aventures comme le réalisateur Mike Baudoncq et l’artiste visuel/programmateur/éclairagiste Alessandro Vuillermin.

Une exposition, des émotions…
Une exposition, c’est un outil qui porte un message scientifique. Conçu pour la médiation à destination de tous les publics, c’est un espace sensoriel dans lequel le visiteur s’aventure pour : 
découvrir + comprendre + apprendre + expérimenter
Pour ce faire, une exposition doit capter l’attention par l’intermédiaire de l’émotion du visiteur.
Elle se crée autour d’ambiances, de moments forts et d’expériences sensorielles. 
ambiances + moments forts + expériences sensorielles
= émotion (du visiteur)
Une exposition c’est un parti pris, une vision directrice.
exposition = émotion (visiteur) x parti pris (muséo+scéno+graphique)

Notre organisation, une complicité scéno+graphiste 
Depuis la création de notre binôme, nous avons réalisé qu’il n’y a pas de dissociation possible entre scénographie et conception graphique : il n’y a qu’un projet. Nous travaillons dans une grande réciprocité et dans un dialogue constant pour concevoir ensemble espaces, supports, ambiances, couleurs, signes, mobiliers…

Nicolas + Stéphane = scénographiste
Scénographiste + Musée = Exposition
 
Nous participons ensemble à toutes les étapes de conception du projet : 
Conception des espaces // Définition des ambiances, des matériaux et des couleurs // Conception du parcours informatif en définissant notamment les formats en adéquation avec les contenus et les espaces // Conception des dispositifs d’exposition, des manips et des multimédias // Suivi des entreprises au moment de la fabrication en atelier // Participation aux opérations de réception // Durant le chantier, suivi et coordination des entreprises // Participation active au montage de l’expo
 
Une fois les concepts établis, nous nous répartissons les tâches, selon nos spécificités et nos compétences, sans jamais interrompre notre dialogue :

Nicolas = scéno :
Conception de la scénographie (plans d’études et définitions des clauses techniques spécifiques) // Conception des dispositifs d’exposition, des manips et des multimédias // Définition technique de l’ensemble des dispositifs en vue de leur intégration // Conception des éclairages et des sécurisations d’objets en adéquation avec les contenus et les espaces

Stéphane = graphiste :
Conception de la charte graphique en tenant compte de la multiplicité des supports (print, écrans…) // Mise en page de l’ensemble des textes, et de l’iconographie // Conception, mise en forme et suivi artistique des manips et des multimédias // Création d’épreuves intermédiaires, dont la temporalité est calée sur le planning général // Soumission à validation de l’ensemble des maquettes autant de fois que nécessaire pour obtenir le BAT indispensable aux opérations de réalisation.
 
Scéno+graphiste et développement durable
 
La conception scénographique induit l’utilisation de matériaux et ressources naturelles pour la fabrication des mobiliers, des supports graphiques, l’utilisation de produits de finition comme les peintures, les vernis ou les solvants, ou encore la consommation d’énergie pour les outils multimédias. Nous nous efforçons d’appliquer un maximum de bonnes pratiques dans les expositions que nous concevons, le guide édité par la BnF et inspiré de la démarche Eco-Expo, nous est d’une grande aide.
 
Nous essayons, dans notre organisation du travail, d’être cohérent et efficient en matière de développement durable : nous sommes habitués à travailler à distance et limitons au maximum nos déplacements automobiles en privilégiant les transports publics. Souvent deux heures au téléphone sont plus productives qu’une journée de réunions interminables. Nous choisissons des fournisseurs et des produits responsables en privilégiant les labels et réalisons une veille constante des éco–matériaux et des initiatives développement durable.
 
Nous nous attachons à penser le rôle de chaque mobilier et dispositif : Sont-ils nécessaires ? Ergonomiques (facilement transportables, démontables ou superposables)  ? Quel est leur cycle de fin de vie ?
 
Nous cherchons à optimiser l’utilisation de matière première : nous évitons de faire appel au bois brut pour la construction des mobiliers et cimaises. Nous favorisons les panneaux agglomérés fins, ne remplissons pas les cimaises, limitons les hauteurs maximales et imaginons des formes économes en matière. Nous privilégions des matériaux disposant d’un éco–label, le verre plutôt que le plexiglass, les bois agglomérés utilisés en éco-construction (MDF sans formaldéhydes ajoutés), les panneaux de PET entièrement recyclable plutôt qu’en PVC, peinture et enduits ne comportant pas de solvants et de formaldéhyde. 
Souvent, la réflexion et le bon sens valent mieux que l’alignement ou la multiplication de labels : les matériaux les plus écologiques sont ceux que l’on n’utilise pas. Nous nous employons à limiter les surfaces, jouer sur les habillages, nous nous efforçons d’utiliser des éléments déjà produits et surtout de réutiliser le mobilier et les matériaux des expositions précédentes.
 
Nous sommes attentifs aux consommations d’énergie des dispositifs : en utilisant des équipements multimédias économes en énergie (de catégorie A+ ou supérieur) et en privilégiant les éclairages à ampoule LED ou de basse consommation.
 
Nous essayons d’intégrer aussi les principes d’éco-conception à l’identité visuelle : en évitant les couleurs à effet métallique, les aplats de couleurs ou en atténuant la densité de couleurs. Nous nous attachons aussi à utiliser des encres respectueuses de l’environnement (UV ou encres à éco-solvant), des techniques d’impression limitant l’utilisation de substances chimiques (label imprim’vert).