Marcel Proust, Prix Goncourt 1909

Exposition de manuscrits originaux, de documents et d’oeuvres à la Maison de la Tante Léonie à Illiers-Combray du 24 avril au 25 août 2019.

Le 10 décembre 1919, le prix Goncourt est attribué à Marcel Proust pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs, le deuxième volet d’À la recherche du temps perdu. À l’occasion de ce centenaire, la Maison de tante Léonie – Musée Marcel Proust rend hommage à cette date de l’histoire littéraire française et revient sur ce moment clé de la vie de l’écrivain. Cette exposition lève le voile sur les conditions étonnantes dans lesquelles le prix Goncourt a été attribué à Marcel Proust en présentant pour la première fois des documents rares et exceptionnels : le contrat d’édition de la Recherche signé par Marcel Proust et Gaston Gallimard ainsi que les lettres échangées entre l’éditeur et l’écrivain, les célèbres épreuves d’imprimerie corrigées et augmentées par Marcel Proust et l’un des rarissimes exemplaires de luxe de son roman, la lettre des jurés du prix Goncourt annonçant l’heureuse nouvelle au lauréat et, pièce majeure, le célèbre portrait de l’écrivain par Jacques-Émile Blanche exceptionnellement prêté par le Musée d’Orsay.

Un ensemble de contraintes fortes nous a conduit à concevoir une scénographie simple et sobre constituée de grandes tables blanches épousant la forme de la salle et agrémentées de plaques de médium noir teint dans la masse. Chaque table permet un rassemblement thématique et chronologique respectant le découpage en cinq séquences de l’exposition. Les différents objets, documents, images, œuvres et textes de l’exposition prennent place sur les plaques noires et sont répartis en 3 niveaux. D’abord un niveau bas, utilisant le flanc des meubles, permet d’identifier chaque séquence avec son titre et son texte de présentation. Ici la plaque  noire part de la surface de la table pour se replier sur le devant. Puis, le second niveau occupe la surface horizontale des tables et permet de déployer tous les documents « papiers ». Pour les documents sans « volume », des fenêtres sont percées dans la table blanche et fermées par en dessous avec une plaque noire afin d’utiliser l’épaisseur de la table comme une vitrine. Pour les objets en volume, la plaque noire est fixée sur la table pour pouvoir accueillir une cloche. Enfin, les images (reproduction photographique, photographie, dessin et tableau) sont présentées verticalement : les tableaux et œuvres d’art sur le mur du lieu, les photographies et images sur des plaques noires. Le tout forme un ensemble homogène et sobre jouant sur le noir et blanc et permettant de mettre en valeur les objets, tout en les protégeant.
Le choix d’un médium noir teint dans la masse nous a permis de gagner du temps sur la finition tout en proposant des supports n’ayant reçu aucun produit (peinture ou vernis) donnée appréciable en terme de conservation préventive. De même, l’utilisation de l’épaisseur de la table comme vitrine nous a permis de diminuer au maximum le nombre de cloches plexi.
Les choix graphiques complètent la sobriété des mobiliers. L’utilisation du noir et blanc et du positif /négatif scande l’organisation de l’exposition. La mise en page et la typographie (une didone réactualisée) rappellent la collection « Blanche » de Gallimard et laissent la part belle aux objets exposés, tout en prenant en compte la contrainte imposée par la taille des espaces.

Spécificités :
Espace de 56 m2.
Expositions de documents originaux, de photographies et de toiles.

Contraintes :
Nombre d’expôts important par rapport à la surface de la salle d’exposition.
Objets originaux extrêmement rares et sensibles (correspondances, ouvrages originaux, documents papiers).
Temps de conception et de montage très court et budget restreint.

Rôle dans le projet :
Scénographie.
Fabrication, montage et accrochage.
Éclairage.
Graphisme de Stéphane Rébillon.