Exposition à l’Ar[T]senal de Dreux du 18 octobre 2013 au 16 avril 2014.
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L’exposition rassemble une centaine d’oeuvres de l’artiste espagnol Angel Alonso (la première de cette importance en France). L’artiste a développé son travail autour de la matière (paille, sable, charbon, silex, marbre, etc.), de la couleur (orange cadmium, jaune de plomb, vert Véronèse, bleu), et du blanc et noir.
L’accrochage du rez-de-chaussée respecte ces trois thématiques reparties dans les trois espaces du rez-de-chaussée de l’Ar[T]senal) : au centre un grand volume sous un puits de lumière et de part et d’autre deux salles se déployant à 45°.
La scénographie de l’exposition utilise et tire partie de cette double trame en séquençant les espaces par des cimaises percées d’ouvertures à 45° sur toute leur hauteur. Les ouvertures permettent aux visiteurs d’entrevoir certaines oeuvres se trouvant de l’autre côté des murs de l’exposition.
Ces rapprochements évitent que le séquençage ne soit trop artificiel alors même qu’il ne traduit pas des périodes distinctes de création mais uniquement les trois thématiques principales suivies par l’artiste tout au long de sa vie. Les murs biseautés à 45° à leur extrémité permettent également de baliser le parcours de l’exposition en laissant entrevoir les espaces suivants.
L’espace central présente des oeuvres noires et blanches alors que les deux salles latérales présentent les oeuvres « couleur » et les oeuvres « matière ». Ce parti pris est exprimé dès l’entrée où le visiteur se trouve, sans aucun intermédiaire, face à trois cimaises : sur celle du centre une oeuvre noire, sur celle de gauche une oeuvre jaune et sur celle de droite une oeuvre paille et terre. L’agencement de ces trois cimaises empêche un regard direct sur ces espaces mais guide les visiteurs dans l’exposition.
Dans l’espace central, c’est la lumière qui oriente le visiteur. Les oeuvres noires sont sous la verrière zénithale alors que les blanches sont accrochées en périphérie, éclairées par les ouvertures à 45° percées dans les cimaises entre chaque oeuvre du centre. Bien que l’espace soit baigné de lumière naturelle, l’éclairage de chaque tableau est rehaussé par un cadreur. Dans les deux salles latérales, l’espace est divisé en deux, dans la diagonale, par une cimaise discontinue. L’accrochage opère des regroupements de couleur ou de matière. Au bout de chacune de ces salles se trouve un petit cabinet où les différentes couleurs pour l’un et matières pour l’autre se rencontrent.
À l’étage, se déploie un accrochage chronologique d’une sélection d’oeuvres permettant aux visiteurs d’embrasser du regard l’évolution du travail d’Angel Alonso. En vis-à-vis de ces oeuvres, une série de vitrines présente une sélection de dessins et de carnets de l’artiste. Pour finir, une dernière salle plus intime aborde la vie de l’artiste et l’environnement artistique et privé dans lequel il évolua (correspondances, photographies, affiches, etc.). Un petit salon au fond de cette salle propose aux visiteurs de s’asseoir pour regarder un reportage vidéo sur l’artiste tourné pour les besoins de l’exposition.
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Graphisme (Stephane Rébillon) :
Les œuvres présentées sont très chargées de pigments, utilisent des couleurs franches et comportent beaucoup d’effets de matière, nous avons opté pour un graphisme et une présentation sobre : un traitement typographique sans fioriture, des murs blancs et une utilisation de couleurs désaturées sur les tranches, qui rappellent le travail effectué par Alonso sur les dos de ses œuvres et qui marquent les thématiques des espaces. Le rythme de l’exposition se fait dans un accrochage centré par la juxtaposition des œuvres entre elles et avec les citations… En accord avec le commissaire de l’exposition nous avons pris le parti de ne pas faire figurer les légendes des œuvres présentées au rez-de-chaussée (quasiment toutes « Sans titre, non daté, technique mixte. », mais de produire un texte expliquant ce choix.
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Spécificités :
Exposition rétrospective de peintures de collections particulières.
Espace de 500m2.
Scénographie, fabrication, montage, accrochage et éclairage internalisés.
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Contraintes :
Œuvres extrêmement lourdes et fragiles (poudre de marbre, roche, sable sur toile).
Éclairage difficile pour les œuvres picturales entièrement noires.
Accrochage thématique qui doit permettre des rencontres entre des œuvres séparées physiquement.
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Rôles dans le projet :
Scénographie de l’exposition.
Fabrication, montage et éclairage.
Design du mobilier.
Transport et emballage des oeuvres.
Suivi de production de l’exposition.
Photographies pour le catalogue et les supports de communication.
Graphisme de Stéphane Rébillon.
Reportage vidéo de Mike Baudoncq.
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