La ville en partage

Exposition à l’Écomusée du Val-de-Bièvre de Fresnes du 7 octobre 2020 au 25 mars 2021.

Comment fabrique-t-on la ville ensemble ? L’envie de démocratie participative croît au fil des années. L’exposition aborde la question très actuelle des nouvelles formes d’implication citoyenne dans la fabrique de la ville. Qui peut donner son avis ? Que faire lors d’une rénovation urbaine qui ne convient pas ? Qui décide ? Qui peut proposer de nouveaux projets ? L’exposition relate la diversité des « chantiers dits participatifs » sur le territoire du Grand Orly Seine Bièvre et veut montrer qu’il n’y a pas une mais plusieurs manières de faire la ville autrement.
Pensée comme un espace de rencontre, cette exposition, fruit d’un travail entre l’écomusée et des chercheurs sociologues, architectes, urbanistes-ethnologues de l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette, veut faire se confronter différents points de vue, en s’appuyant sur la présentation de huit projets très divers, qui permettent de découvrir différents niveaux d’implication citoyenne, grâce aux paroles recueillies des habitant.e.s, élu.e.s et expert.e.s du territoire.
Dès l’entrée, un mur d’introduction présente les différentes instances et les cadres législatifs de la participation citoyenne. En arrivant dans l’espace, les visiteurs déclenchent une bande sonore spatialisée qui les placent au centre d’une discussion entre différentes personnes qui débattent sur la participation citoyenne. Une façon immersive d’introduire les différentes questions qu’aborde l’exposition.
Celle-ci s’articule ensuite autour de huit projets concrets, déjà réalisés ou non. Chacun d’eux est matérialisé physiquement par une table bordée d’un échafaudage. La table est utilisée pour évoquer l’espace de travail (table d’architecte, table de réunion) mais aussi l’espace de convivialité où l’on se rencontre, se retrouve et où l’on échange. L’échafaudage quant à lui, évoque la construction et par extension les phases d’élaboration d’un projet jusqu’à sa réalisation. Le système scénographique permet ainsi de répartir le discours du musée selon trois niveaux.
D’abord la table qui prend la forme de la parcelle cadastrale sur laquelle s’implante chacun des projets présentés.
Cette strate « cartographique » présente les fondations et le contexte. On y retrouve les caractéristiques du projet et du lieu, une vue aérienne ainsi que le cadastre agrémenté d’une maquette de l’ensemble architectural dont il est question. Les impressions 3D permettent de découvrir l’état actuel de chaque site.
L’échafaudage placé en bordure de chaque table, présente des informations sur toutes ses faces. Coté table, les visiteurs peuvent découvrir les différentes phases d’élaboration du projet, les différents acteurs et leur implication, ainsi qu’une série de documents (cartes, photographies, courriers, plaquettes de présentation, videos, etc.).
Le revers quant à lui présente un point de vue distancié sur les projets avec une interview d’un des acteurs du projet et un point de vue plus théorique apporté par des chercheurs en urbanisme.
Enfin chaque table est surplombée d’une réglette led puissante inondant de lumière la surface de la table et l’intérieur de l’échafaudage. L’extérieur, ainsi que les espaces entre les modules, sont quant à eux dans une ambiance plus tamisée, pour faciliter la consultation des interviews et induire une circulation vers les tables suivantes.
Les principes graphiques sont inspirés des codes du chantier (panneaux de chantier, pictogrammes, bâches microperforées habituellement utilisées pour sécuriser les échafaudages…) ou de l’architecture (plans, maquette, blue print…). Les interviews, sont présentées « en portrait » et empruntent les codes des vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Les acteurs de chaque projet sont représentés par des illustrations comme celles qu’on trouve dans les dessins d’architecture, leurs interactions sont décrites en utilisant les techniques simples, ludiques et visuelles d’organisation des informations (sketchnoting, cartes heuristiques…). Le déploiement de ces codes permet de créer une diversité de niveaux de lectures vivants, colorés et adaptés aux différents publics.
Nous avons conçu un jeu collaboratif qui se déploie au fil de l’espace et autour duquel les visiteurs sont invités à bâtir différents projets ensemble. Les quatre espaces de jeu prennent la forme d’une cabane de chantier (type Algeco), sur laquelle est placée un « tableau/plateau » de jeu. Les pièces du jeu sont des tuiles aimantées figurant les différents bâtiments et équipements permettant de construire les projets proposés dans une consigne. Enfin, chaque cabane est accompagnée d’une table en parpaing sur laquelle sont disposés du papier calque, des crayons (et bien sûr du gel hydro-alcoolique). Une fois le projet formalisé, les visiteurs peuvent décalquer leur proposition et venir la présenter dans l’espace de restitution à la fin de l’exposition. Également adapté aux groupes scolaires, cet espace permet de jouer, de partager et de confronter les différents points de vue autour d’un même projet.

Spécificités :
Espace de 210 m2.
Exposition de documents, de photos, de témoignages et de maquettes

Contraintes :
Exposer une grande variété de documents.
Mettre en scène un patrimoine immatériel.

Rôles dans le projet :
Maîtrise d’œuvre.
Scénographie.
Réalisation de maquettes en impression 3D.
Conception du jeu et des outils de médiation.
Graphisme et visuel de l’affiche de Stéphane Rébillon.
Éclairage d’Alessandro Vuillermin.
Création sonore spécialisée de Mike Baudoncq.
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