Exposition de design au Musée de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux du 5 février au 1er juillet 2020.
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Au cours des années 1960, un grand tournant s’opère dans le monde du design, parallèlement à une société en pleine révolution culturelle, sociale et technologique.
Élément alors privilégié de l’ameublement domestique, le siège devient le support de prédilection des créateurs. Il fait l’objet d’expériences spectaculaires qui marquent à la fois la fin d’un design privilégiant la fonctionnalité et l’essor de nouveaux modes de vie revendiquant des valeurs de liberté et de décontraction.
Dans le contexte d’une production générale très abondante, l’exposition resserre le sujet sur la période particulièrement intensive et créative de 1965 à 1972, au sein d’une approche limitée à la France et l’Italie, qui comptent parmi les pays les plus féconds en la matière.
La scénographie de l’exposition est un grand espace ouvert bordé de longues estrades. Elles sont surmontées et rythmées par l’ajout de socles plus hauts conçus sur mesure pour recevoir des sièges. Les expôts sont ainsi positionnés à des hauteurs différentes, permettant d’en apprécier les différents angles. L’ensemble du mobilier d’exposition est d’une grande sobriété, peint en blanc, afin de faire ressortir les formes et les couleurs souvent franches de ces créations. Leurs dimensions (profondeur notamment) permet de garantir une mise à distance suffisante pour assurer la sureté des expôts. La hauteur des socles est également prévue pour créer une distanciation sans pour autant fausser le rapport au corps que les personnes ont avec ce type d’objet.
Les regroupements thématiques sont physiquement marqués par l’ajout d’un cube en bois brut portant le texte de partie et le nom de chaque thème (les gonflables, les anthropomorphiques, les modulaires, etc.). Ce dernier est systématiquement placé entre deux exemples emblématiques de ce thème et surplombé d’un grand tirage photographique d’un troisième exemple en situation d’utilisation. Cette photographie permet à la fois d’ajouter un siège mais aussi de rappeler que ces créations avaient pour but d’être utilisées avant de devenir des pièces de collection. De plus, elle permet souvent de comprendre que la création de cette époque portait ses recherches sur la posture du corps, un corps de plus en plus libre !
Les cartels sont mis en page comme des fiches d’identité pop ou comme les regroupements de légendes des pages de catalogues design. Ils sont organisés selon la même nomenclature qui présente le nom, le designer et l’année bien sûr, mais aussi une série de pictogrammes informatifs : matériaux, postures, couleur, contexte.
Enfin, ayant à coeur de permettre une approche sensorielle de ces créations alors même qu’il est interdit de les toucher, nous avons proposé un espace de manipulation. Au mur, les visiteurs peuvent voir et toucher des échantillons de matière. Sur la table, ils peuvent assembler un siège. Trois cubes (un plein en bois, un mou en mousse, et un évidé en acier) constituent le point de départ de l’assemblage. Il est alors possible d’empiler, sur ces différentes structures, un carré de mousse, de bois ou de plexiglass et de les recouvrir ensuite d’une housse de coton, de cuir, de velours… Par le toucher, les visiteurs peuvent alors se rendent compte de l’étendue des possibilités et des sensations permises par tous ces matériaux.
Une seconde manipulation, sur un tableau magnétique, propose d’essayer de légender les différents sièges présentés dans l’exposition avec le lexique « traditionnellement » utilisé pour qualifier les parties d’un siège. Les visiteurs se rendent alors assez vite compte que les créations présentées sont « révolutionnaires » au point de bousculer jusqu’au vocabulaire.
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Spécificités :
Surface : 200 m2.
Exposition de mobilier design.
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Contraintes :
Adapter les éclairages aux conditions de prêt (conservation préventive).
Créer des mobiliers permettant une mise à distance.
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Rôles dans le projet :
Maîtrise d’œuvre.
Scénographie.
Conception des manips et des outils de médiation.
Graphisme et illustrations de Stéphane Rébillon.
Éclairage d’Alessandro Vuillermin.
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