Les cartes et le territoire, l’invention de l’Eure-et-Loir

Exposition aux Archives départementale à Chartres du 20 septembre 2014 au 27 mars 2015.

L’exposition présente un ensemble de cartes du territoire d’Eure-et-Loir, du XVIe siècle à nos jours. Des cartes précieuses et rares dessinées sous l’Ancien Régime jusqu’au « tout cartographiable actuel», la carte définit notre connaissance d’un territoire et oriente notre regard.
Chaque carte se lit, se comprend avec son contexte de production, sa fonction. L’ensemble de ces cartes montre la multiplicité d’images, d’interprétations et de perceptions de ce territoire.
Qu’elles figurent les éléments naturels, les limites administratives ou électorales, les infrastructures, les équipements et les services ou les informations démographiques et économiques… les cartes participent d’un long processus qu’est la construction voire même l’invention du territoire.
Le choix d’un parcours chrono-thématique permet à la fois d’appréhender et de comprendre les enjeux et les préoccupations liés à chaque époque mais aussi d’observer l’évolution des représentations liées à la fois au contexte de production mais également aux outils technologiques disponibles.
Dès l’extérieur, les visiteurs sont accueillis par un gigantesque globe terrestre. L’aspect monumental de cet élément introductif opère un glissement d’échelle et prépare les visiteurs à découvrir un espace composé de cartes géantes.
Le parti-pris scénographique de l’exposition est de considérer l’espace tout entier (sol et mur) comme une page blanche. Dans cet espace co-habitent trois parcours différents.
D’abord le parcours chrono-thématique répartit en cinq parties : les plans manuscrits (représenter l’espace), les plans imprimés (cartographier la France), les cartes militaires (maîtriser le terrain), les cartes thématiques (comprendre le territoire) et enfin une carte blanche sur laquelle les visiteurs peuvent dessiner (inventer l’Eure-et-Loir).
Chaque partie prend la forme d’une grande feuille, qui part du sol et remonte le long des murs. Les plis et replis de ces cartes « géantes » forment cinq espaces où les textes et le graphisme de l’exposition sont directement imprimés sur les supports. Les cartes et les plans exposés sont incrustés dans ces feuilles démesurées comme faisant partie intégrante de leur surface. Pour chaque partie, un mobilier spécifique est conçu pour présenter d’autres cartes et objets.
Certains coins de cartes se soulèvent pour découvrir un second parcours qui se déploie au sol. Ce dernier présente les questionnements et les parti-pris qui président à l’élaboration d’une carte et expriment l’usage qui peut en être fait : le dessous des cartes.
Le dernier parcours prend la forme d’un « nuage » de citations flottant sur les murs entre les cartes. Ces pensées qui se rencontrent, se frottent et parfois même se contredisent pour tenter de définir ce qu’est une carte.
L’exposition s’achève dans une petite salle adjacente. Il s’agit là d’un espace interactif et ludique mêlant la manipulation et les contenus multimédia. Ici les visiteurs peuvent comprendre les sciences qui gravitent autour de la cartographie : cosmographie, astronomie, géodésie, topographie, toponymie… Quatre points sont approfondis : d’où viennent les noms des villes ? Pourquoi le mètre a-t-il été créé ? Comment se repéraient les marins au milieu de l’océan ? Où habitons-nous ?
Un jeu, à destination du public familial, mêle des questions-jeux sur tablette tactile et des manipulations sur des dispositifs fixes.

Graphisme (Stéphane Rebillon) :
A disposition du visiteur, un journal de l’exposition et une carte du département (format 70 x 100 cm), exceptionnellement tirée à partir de la plaque de cuivre de 1884 exposée dans la grande salle.
L’ensemble des éléments graphiques empruntent les codes de la carte : pictogrammes, couleurs, typographie, signes divers rappellent au visiteur que la carte est à la fois une image et un discours, une représentation et une idée.

Spécificités :
Exposition chrono-thématique de cartes et de plans du moyen-âge à aujourd’hui.
Espace de 300m2.
Co-production du Conservatoire de l’agriculture et des Archives départementales d’Eure-et-Loir.
Salle dédiée à la manipulation et à l’accueil des groupes scolaires.
Scénographie, montage, accrochage et éclairage internalisés.

Contraintes :
Espace habituellement dédié à l’accueil et à la circulation des usagers des archives.
Espace restreint comprenant des « accidents » architecturaux (fenêtre, escalier, etc.).
Respecter les conditions de conservation de documents d’archives anciens.
Incorporer dans le parcours de visite une salle à l’écart de l’espace principal d’exposition.
Développer un parcours ludique et interactif pour les familles.

Rôles dans le projet :
Scénographie de l’exposition.
Fabrication, montage et éclairage.
Design du mobilier.
Conception et réalisation de manipulations.
Suivi de production de l’exposition.
Photographies pour les supports de communication.
Graphisme de Stéphane Rebillon.