Rachid Khimoune

Exposition rétrospective à l’Ar[T]senal de Dreux du 25 novembre 2017 au 1er avril 2018.

L’exposition retrospective s’ouvre sur un oeuf monumental posé au centre d’un bac rempli de sable gris. L’oeuvre, produite spécifiquement pour l’exposition, est entourée d’une cinquantaine de « tortues de la paix ». L’ensemble occupe le hall sous la grande verrière de l’Ar[T]senal, créant ainsi un signal fort visible depuis l’extérieur du bâtiment. Cette « éclosion » sera le point de départ d’une performance consistant en l’installation de plus de mille tortues sur la place Mésirard.
Dans l’aile gauche est installée l’oeuvre « Strange Fruit » qui consiste en un arbre monumental aux branches duquel sont suspendus des « masques ». Cette oeuvre rend hommage à un texte d’Abel Meeropol de 1939 qui dénonçait alors le racisme aux Etats-Unis et notamment les lynchages que subissaient les esclaves afro-américains. L’oeuvre est accompagné par l’interprétation que Billie Holiday a faite de ce texte. En périphérie sont accrochés une série de reliefs en coton faient à partir de moulages de bandes blanches de passages piétons. Ces grandes formes blanches ne sont pas sans rappeler les adeptes du Ku Klux Klan qui semblent assister à cette pendaison et explicite le message porté par l’oeuvre. L’ambiance lumineuse fait surgir les masques pendues ainsi que les figures blanches d’une salle entièrement noire. Dans l’aile droite se déploie les séries des masques et des totems. Utilisant des matériaux de récupération qu’il assemble, l’artiste en tire de grands bronzes évoquant les totems et masques africains. La thématique est guerrière et tribale. La mise en valeur de ces oeuvres consistent en la création de groupe plus ou moins important disposé sur des socles noirs ou à même le sol. Les différentes figures sont éclairées individuellement pour faire sortir d’une certaine pénombre ces silhouettes parfois inquiétantes. A l’étage, les visiteurs découvrent la série des enfants du monde, initialement composés de 21 sculptures d’environ 2,5 mètre. L’artiste a également décliné cette série en sculptures d’une trentaine de centimètres, en dessins de grandes dimensions ainsi qu’en digraphies de plus petites tailles. Ainsi sur la mezzanine, nous avons choisi de présenter 3 sculptures originales accompagnées de trois grands dessins. Les 18 autres enfants, de petite dimension, sont présentés en diptyque avec leur digraphie, formant ainsi une sorte de ronde autour de la coursive. Pour finir, la salle dite de « l’atelier » présente un échantillon de toutes les séries sur lesquels l’artistes a pu travailler, y compris celles présentent dans les autres espaces de l’Ar[T]senal. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir l’étendu du travail de Rachid Khimoune mais aussi mieux comprendre et contextualiser les oeuvres qu’ils vient de découvrir dans l’exposition. Cette salle fonctionne comme une accumulation d’oeuvres , parfois dû au hasard, parfois formant de petits groupes thématiques. C’est dans un espace de ce type que l’artiste nous a accueillis pour la première fois dans son atelier et ce fut pour nous le prétexte à une notice complète de son travail.

Spécificités
Espace de 500 m2.
Exposition de sculptures.

Contraintes:
Poids de certaines pièces en bronze.
Séquençage des espaces par séries d’oeuvres.

Rôles dans le projet :
Scénographie.
Fabrication et montage.
Éclairage.
Graphisme de Stéphane Rébillon.
Reportage vidéo de Mike Baudoncq.